jeudi 30 octobre 2008

CONTRIBUTION DE VÉRONIQUE LAMAZOU-DUPLAN (UNIVERSITÉ DE PAU ET DES PAYS DE L'ADOUR).

Je vous suis entièrement sur les points qui suivent et ajoute quelques remarques :
- je déplore grandement la suppression d'une vraie année de stage en responsabilité (que ne remplaceront en rien des stages d'observation ou de pratique accompagnée)
- la fonte des exigences disciplinaires à travers le nombre et le type d'épreuves. Un niveau scientifique élevé est nécessaire à l'aisance du futur enseignant qui doit dominer ce qu'il enseigne et savoir préparer efficacement tel ou tel thème qu'il n'aura pas forcément vu durant les cours de L ou de M1. - certaines questions des programmes de CAPES d'histoire et géographie étaient parfois trop éloignées de ce qu'un enseignant aurait à enseigner de la 6è à la Terminale. Mais ne donner comme exigence qu'une bonne connaissance, niveau L, du contenu des programmes de collège et lycée, revient dans bien des cas à de la culture générale. Des questions précises, tirées des programmes de collèges et lycées, dans les 4 périodes en histoire, permettraient de savoir préparer et travailler une question de façon approfondie (cf. point précédent).
- je suis pour ma part, et d'autres avec moi, choquée par l'introduction de "représentants de la société civile dans les jurys". Que les jurys de recrutement aux concours de l'EN intègrent des acteurs du système éducatif, et pas seulement des enseignants, me semble souhaitable pour certaines épreuves (ex sur la connaissance du système éducatif) mais serait-il concevable de proposer que des avocats, des professeurs de 1er et 2d degré, des chefs d'entreprise ou autres siègent au jury d'une thèse de médecine ou à celui de concours de médecine hospitalière ? Cela choquerait le grand public que de proposer des équivalences... Les jurys doivent rester composés par des professionnels du système éducatif.
- le caractère national des concours doit être maintenu, or le texte ne dit jamais si les concours (l'on aborde successivement le concours de PE, actuellement académique, puis les CAPES/PLP/Agrégation, actuellement nationaux) si ces concours seront nationaux ou académiques. - enfin l'alignement du nombre d'épreuves dans les concours du 1er degré et du second degré (qui va de pair avec la fonte de l'exigence disciplinaire) me semble peu adapté au métier du futur enseignant...
Pour toutes ces raisons, je pense qu'entériner sans débat, sans réaction, ce texte, préparer à la va vite des maquettes de M (à rendre pour décembre 2008 d'après les circulaires) est précipité, hasardeux, porteur de lourdes et fâcheuses conséquences pour les étudiants et le système éducatif français.